Découvertes 2. Version Autriche, Schulbuch

Plaisir de lire Plaisir de lire Vlad Le principal adjoint a dit les mots de trop. J’ai d’abord pensé: «Bouge pas, Vlad, reste à ta place. T’es nouveau au collège.» Et puis, non, je me suis levé et j’ai donné mon avis, bien haut, bien fort. Ma petite tirade énervée, mon départ sous les yeux des autres élèves du collège, et enfin mon corps qui tombe. J’ai perdu l’équilibre devant la sortie de la cantine et je suis tombé. Ensuite, il y a eu des «Oh, le pauvre …», «C’est vraiment la honte …», des mains qui m’aident, un «Ça va aller?» et une tape dans le dos, comme pour dire: «Ten fais pas, mec». Maintenant, je suis devant la cantine, je ferme les yeux. J’ai un peu de temps devant moi pour décider de mon avenir. Plan A: je pars. Je peux être chez moi dans dix minutes. Ça veut dire être devant une bonne grosse tartine de Nutella dans onze minutes, l’avoir mangée dans douze et me faire une deuxième tartine dans treize. Et expliquer à Maman qu’elle doit me changer de collège. Plan B: j’assume. Il me faut un plan C. (…) – Vlad, je te présente Morgan. Vlad me raconte son aventure … Alors tu lui as dit quoi, à Flachard? dit Lou. Je veux ramasser mon sac. Je perds un peu l’équilibre. Je me cale sur Monique. Monique, c’est ma canne. – Je lui ai dit qu’il y a mille raisons d’aimer ou de respecter les handicapés, mais sûrement pas seulement parce qu’ils le sont. On peut par exemple être drôle, être des beaux gosses, des sacrés cuisiniers, des gens sympas. On peut aussi être de vrais cons. De vrais cons, comme tout le monde. Pas plus, pas moins. Alors, il faut nous respecter pour de bonnes raisons, monsieur le principal. Voilà ce que je lui ai dit, à Flachard. En gros, quoi. Lou me dit: – J’aime bien ta canne, c’est un peu la classe. – Ouais, je l’appelle Monique. Une personnalité. Tout le monde rigole. – Vladimir Duchamp, dans mon bureau, tout de suite! crie Flachard qui sort de la cantine avec le CPE et son adjointe. Je rigole moins. – Tu vas prendre cher, là. Flachard, il n’a pas l’habitude de la contestation! dit Morgan. Bon, je choisis le début du plan B: j’ai joué les héros, j’assume. – Vlad? dit Lou, toujours main dans la main avec Morgan. Ce que tu lui as dit au principal adjoint … ça avait du style. – Ça va me coûter un peu cher, je pense. Ma mère ne va pas voir ça comme ça … Je marche vers le bureau du principal adjoint, avec, comme dit Morgan, mon style à moi: mes mouvements desordonnés et ma canne qui fait un «clac, clac» assez rock. – Bon courage. On t’attend dehors, Vlad. D’après Nos cœurs tordus, de Sévérine Vidal et Manu Causse, © Bayard Editions Jeunesse, 2017 le principal adjoint – der stellvertretende Schulleiter je me suis levé – ich bin aufgestanden bien haut, bien fort – (hier) laut und deutlich l’équilibre – das Gleichgewicht pauvre – arm C’est la honte! – Peinlich! T’en fais pas, mec – Mach dir keine Sorgen, Kumpel! l’avenir – die Zukunft une tartine – ein Brot assumer qc – zu etwas stehen se caler – (hier) sich stützen une canne – eine Gehhilfe un handicapé – ein Behinderter un beau gosse – ein hübscher Bursche un con – ein Blödmann le CPE – der Aufseher la contestation – der Widerspruch, der Protest désordonné – (hier) unkoordiniert A87  D14  5 10 15 20 25 30 35 40 109 cent-neuf Nur zu Prüfzwecken – Eigentum des Verlags öbv

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