Cours intensif Autriche 3, Schulbuch

Entrée Atelier A Atelier B Atelier C Bilan 7 113 cent treize Jamel Debbouze, entre le Maroc et la France L3 |19 À 75 1 1 l´impro(visation) ( f .) das Impro-Theater • ​2 une étable ein Stall • ​3 Barbès quartier populaire dans le 18 e arrondissement à Paris • ​4 l’hôpital (m.) américain de Neuilly hôpital privé dans le plus chic quartier de Paris • ​5 temporel,le zeitlich, Zeit- • ​ 6 se sacrifier sich opfern • ​7 évoquer qn/qc jdn./etw. erwähnen • ​8 une source d’inspiration eine Quelle der Inspiration • ​9 le henné das Henna • 1​ 0 une djellaba traditionelles arabisches Frauengewand • 11 émouvoir qn jdn. bewegen • 12 se fondre dans la masse in der Masse verschwinden • ​13 ancestral,e altüberliefert • ​14 concilier qc qvec qc etw. mit etw. vereinbaren • ​ 15 un pays d’adoption (f.) eine Wahlheimat • ​16 faire en sorte que so handeln, dass • ​17 s’acclimater heimisch werden Son regard noir, sa main toujours dans la poche à cause d’un grave accident, sont connus de tous les Français. Cela fait déjà plus de 20 ans que Jamel fait rire. Cet enfant de Trappes, ville de banlieue parisienne, a rencontré un succès incroyable en faisant de l’impro 1 . Aujourd’hui, Jamel a son théâtre et son émission, le Jamel Comedy Club . Il y fait connaître une nouvelle génération d’humoristes, dont beaucoup de jeunes issus de l’immigration. Depuis plus de dix ans, il organise à Marrakech le festival de l’humour, Le Marrakech du Rire . Rencontre à l’occasion de son nouveau spectacle. […] Journaliste : Votre parcours est exceptionnel et, en même temps, il ressemble à celui de centaines de milliers de Maghrébins immigrés en France. Jamel Debbouze : Mon père est né dans une étable 2 à Taza, dans le nord du Maroc. Moi, dans une cuisine à Barbès 3 , et mon fils, à l’hôpital américain de Neuilly 4 . C’est un voyage dans le temps pour ma famille ! Tous les enfants issus de l’immigration ont fait ce voyage temporel 5 . Leurs parents aussi se sont sacrifiés 6 . […] Votre rapport à la langue française est-il facile ? J’ai eu beaucoup de mal avec la langue française. J’ai tout fait pour aller vers elle. J’ai eu du mal avec les livres, aussi. J’en ai beaucoup ouvert, sans jamais les lire vraiment. Au bout d’un moment, c’est plutôt les bouquins qui me lisaient (rires) ! Les gens qui parlent bien m’ont toujours fasciné, et j’ai toujours été frappé, aussi, par la barrière que ça crée : si tu ne sais pas parler français, tu n’es pas vraiment français. En quoi votre mère, que vous évoquez 7 souvent, est-elle une source d’inspiration 8 ? Ma mère m’inspire beaucoup quand elle parle français, justement. […] C’est très touchant d’entendre ma mère parler français. Et encore plus touchant de voir qu’elle ne quitte pas complètement l’arabe. Vingt-cinq ans qu’elle est en France, et elle garde l’accent ! Mettre du henné 9 , porter la djellaba 10 , parler arabe, c’est 5 10 15 20 25 30 35 40 ce qui lui reste du Maroc. Ça m’émeut 11 car je me rends compte que la génération de ma mère, qui a un pied en Afrique et un pied en Europe, n’existera bientôt plus. Dans vingt ans, il n’y en aura plus, des comme ça. Ça me fait mal au cœur, vous n’imaginez pas ! Ma sœur, elle, n’est pas comme ma mère. Ma fille, encore moins. Les générations suivantes vont se fondre dans la masse 12 . Comment les traditions ancestrales 13 peuvent- elles être conciliées 14 avec la culture du pays d’adoption 15 ? C’est ce que j’essaie de raconter dans mon spectacle : la transmission. Je fais en sorte que 16 mes parents et mes enfants passent du temps ensemble. Que mes enfants entendent la langue arabe, qu’ils écoutent les histoires de mon père qui a grandi dans un village pauvre du Maroc. Tu regardes mon père, Ahmed, et mon fils, Léon, c’est deux mondes ! Ils n’ont rien à voir. Comme je le disais, on a fait un voyage dans le temps. Ça va à une vitesse dingue. Les jeunes issus de l’immigration n’ont pas eu le temps de s’acclimater 17 . Ce que j’essaie de dire aussi dans le spectacle, c’est : « Laissez-nous le temps ! » Les profs avec qui j’ai le mieux appris sont ceux qui m’ont laissé le temps d’apprendre. […] 45 50 55 60 65 70 Lucas Bretonnier ; Jamel Debbouze : « Immigration, France… c’est toujours mon histoire que je raconte » © Le Parisien, 2017 Nur zu Prüfzwecken – Eigentum des Verlags öbv

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